Fontaine à eau, gourdes réutilisables, vaisselle compostable… Les produits et concept durables sont de plus en plus nombreux sur le marché. Tour d’horizon des bonnes pratiques dans l’organisation d’événements responsables pour tendre vers le zéro déchet.
Les bouteilles et les couverts en plastique jetables sont l’une des plus grosses problématiques dans l’organisation d’événement. Si l’interdiction de la totalité des plastiques jetables ne sera effective qu’en 2040, les établissements recevant du public et les entreprises ne pourront plus distribuer gratuitement de bouteilles plastiques dès 2022. D’où l’importance de trouver rapidement des alternatives. Plusieurs sociétés se sont positionnés sur ce créneau et proposent des solutions innovantes pour tendre vers le zéro déchet.
C’est le cas par exemple de la société vendéenne Kerhea, qui propose aux acteurs de l’événementiel des bouteilles et des gourdes biosourcées, en matière végétale, réutilisables et compostables. L’entreprise Natarys, de Plessé, en Loire-Atlantique, propose de son côté des fontaines à eau pour les professionnels et les particuliers, tout comme la start-up Castalie, basée à Issy-les-Moulineaux. Faciles d’utilisation, ces fontaines peuvent s’installer un peu partout pour permettre aux visiteurs de recharger leurs bouteilles en eau plate et parfois gazeuse.
Plusieurs sociétés françaises proposent de la vaisselle compostable et même parfois mangeable pour supprimer les déchets générés par les couverts jetables. C’est le cas de l’entreprise nantaise Switch Eat, par exemple, qui distribue des pailles comestibles en sucre glace et amidon de maïs. La société a également lancé une gamme de cuillère, mais aussi des bols et des coupelles en fécules de pommes de terre ou céréales. Des produits quasiment dix fois plus chers que les plastiques jetables, mais qui se présentent comme une bonne alternative. Car en plus de leur intérêt écologique, ils permettront bientôt de répondre à l’interdiction des pailles, touillettes et couverts en plastiques, qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2021.
En parallèle, d’autres sociétés proposent de la vaisselle compostable, comme l’entreprise vendéenne Kerhea. Ses fourchettes, couteaux et cuillères issus du végétal se transforment en engrais et peuvent alimenter des espaces verts ou être récupéré par des agriculteurs.
Une étude publiée par la société britannique de location de salles, Lime Venue Portfolio, a révélé que 30 % des organisateurs d’événements interrogés jetaient en moyenne 15 % de leur stock de nourriture après un événement. Pour 18 % d’entre eux, plus de 20 % de la nourriture commandée avait fini à la poubelle.
Le gaspillage alimentaire dans l’événementiel est donc un enjeu majeur pour la réduction des déchets. L’une des principales raisons qui explique toutes ces quantités jetées est la peur de manquer.
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, plusieurs applications existent et s’adressent notamment aux professionnels de l’événementiel. L’application Too Good To Go permet par exemple de proposer des paniers repas à des particuliers pour quelques euros. À la fin d’un événement, il suffit à l’organisateur de distribuer les paniers précommandés en ligne. De quoi réduire la facture des plats non consommés, mais également d’éviter d’avoir à les jeter.
Dans le même esprit, la start-up Mummyz permet aux professionnels de vendre leurs parts additionnelles de plats cuisinés. De son côté, l’entreprise Eqosphère s’est penchée sur la distribution des restes de nourriture aux associations caritatives. La start-up met en lien des structures professionnelles ayant des produits invendables ou des plats non consommés avec des associations humanitaires, ayant des besoins. Les produits sont scannés ou recensés dans la base de données de la plateforme sur laquelle sont connectées les associations. Puis un algorithme envoie directement un message aux structures caritatives qui ont spécifié leurs besoins en ligne.
Photos & prestations by Simone&co
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, Simone&co propose, non pas de redistribuer les invendus issus des événements, mais de transformer et de valoriser des produits abîmés ou « moches » que les producteurs n’auraient pas pu vendre via les circuits traditionnels. Ces produits permettent de proposer un service traiteur à part entière, à destinations des entreprises et aux acteurs de l’événementiel
Simone&co se fournit donc auprès d’artisans et de producteurs locaux qui se retrouvent avec des commandes annulées, des produits imparfaits ou de trop grandes quantités. La société achète ces produits, les transforme et les revalorise pour proposer des petits déjeuners, des déjeuners ou des apéritifs avec verrines, plateaux, canapés et dips.
Fini le traditionnel flyer, imprimé en millier d’exemplaires qui termine à la poubelle. Quelques plateformes simples d’utilisation permettent de tout centraliser sur une application : du programme de l’événement à l’intégration d’outils ludiques, en passant par le plan du lieu. Ce type d’outil peut également permettre d’alimenter un fichier de prospects.
Plusieurs plateformes existent sur le marché. On peut recenser Eventool, qui permet notamment d’intégrer un formulaire de contact pour que les visiteurs puissent poser des questions. Avec cet outil, il est également possible de créer des sondages ou d’envoyer des notifications push pour prévenir les participants du démarrage d’une conférence par exemple.
La plateforme Haloha, complètement intuitive et personnalisable, permet, quant à elle, de gérer aussi bien un séminaire d’entreprise, une conférence ou une convention annuelle. Une autre start-up, nommée Angage, propose le même service et mise plutôt sur l’engagement des visiteurs. Avec cette plateforme, l’idée est de créer des questionnaires interactifs, des webinars et autres outils numériques.
Côté mobilier, que ce soit au niveau écologique ou économique, les meubles de seconde main coche toutes les cases. Pour se procurer des chaises, tables ou canapés, Emmaüs a notamment lancé une offre de location pour les professionnels de l’événementiel. Certaines recycleries comme la Ressourcerie de l’Île à Nantes se positionnent également sur ce créneau. Dans ces lieux, il est également possible d’acheter du mobilier à bas prix. Un bon compromis pour réaliser une ambiance cosy, branchée ou industrielle à moindre coût et plus authentique. Zéro déchet certifié !
Réalisation de Breen France pour MR21 au salon Produrable
De son côté, la société du Mans, Breen, a imaginé un concept de mobilier en carton servant également de support de communication. Tabouret, mange-debout, fauteuil, canapé… Breen propose une gamme recyclée et recyclable, pliable et montable en 20 secondes. Les assises peuvent supporter jusqu’à 320 kilos et la société a même imaginé des scénographies et des décorations, aux couleurs des marques de ses clients.
Pour la décoration, l’entreprise A23 Event propose des décors recyclés pour le spectacle, l’événementiel, les espaces de travail et les boutiques. La société mise sur différents engagements : limiter le transport, l’usage de matériaux plastiques, recycler 100 % des décors et utiliser des emballages recyclables.
De son côté, l’entreprise Ephémère Square propose d’aménager des espaces temporaires grâce à des structures en bois durable, pour délimiter des stands notamment. L’idée : ne rien jeter à l’issu d’un événement. La société réutilise l’intégralité de ces éléments après restauration ou réparation si nécessaire. Ephémère Square propose également du mobilier comme des chaises, des hamacs, des tables ou des luminaires.
Un lieu à proximité d’un arrêt de tram, d’un bus ou de vélos en libre-service incitera les visiteurs à se passer de leur voiture. Le site de l’événement peut, évidemment, mettre en valeur ces moyens de transports collectifs mais aussi renvoyer vers un site de covoiturage pour favoriser les automobilistes à proposer leurs sièges vides. Selon Le Monde, les transports sont la première source de gaz à effet de serre en France. Ils concentrent près de 30% des émissions en équivalent CO2, devant l’industrie et le secteur tertiaire (25,8%) ou l’agriculture (18,9%).